Vers une pénurie d’huile d’olive ? Les filières oléicoles sonnent l’alarme.

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8/24/20233 min read

L'Espagne a connu une sécheresse sans précédent au cours des quatre derniers mois, causée par l'absence de pluie et de vagues de chaleur qui minent la production d'huile d'olive. Elle risque de se faire dans nos rayons !

Le bassin méditerranéen représente l’habitat par excellence de l’ Olivier. L’histoire de l’olivier, de ses fruits et de l’huile d’olive qui en découle est, en effet, étroitement liée à l’histoire des civilisations anciennes. Celles-ci ont dominé cette mer et à travers lesquelles elles ont voyagé… Créant alors de nouvelles routes, de nouveaux ports et de nouveaux marchés.

Cet entrelacement d’histoires dure depuis plus de 7. 000 ans et s’étend jusqu’à nos jours, où l’huile d’olive continue de jouer un rôle très important dans notre vie quotidienne. Malheureusement, les canicules à répétition en Espagne ont un impact inquiétant sur la production des oliviers. Et la situation chez nos voisins risque fort de vider nos rayons.

Une production d’huile d’olive catastrophique !

Tous les ans, les Français consomment environ 110. 000 tonnes d’huile d’olive. Chaque famille en achète en moyenne 2 litres.

Ce sont des données importantes pour un pays où le beurre et les graisses animales dominent dans la tradition gastronomique.

Malgré la présence d’oliviers dans le sud du pays, la France produit ne produit que très peu d’huile d’olive. À savoir seulement 5 %.

Les principaux producteurs européens sont l’Espagne, avec 65,6 % de la production. Vient ensuite l’Italie avec 14,5 % puis la Grèce avec 10,2 %. Ainsi, la France importe massivement de l’huile d’olive auprès de l’Espagne.

Malheureusement, en Espagne, après une année 2022 très chaude, la sécheresse et les fortes températures font craindre une catastrophe pour la production d’huile d’olive pour 2023.

« Il n’a pratiquement pas plu depuis janvier : les sols sont secs », a expliqué Cristobal Cano, secrétaire général de l’Union des petits agriculteurs (UPA) d’Andalousie, centre névralgique de l’olivier espagnol.

En effet, au mois d’avril à Cordoue et en Andalousie, le thermomètre grimpait déjà à 38,8°C. Aussi, l’année 2023 a enregistré le mois de juillet le plus chaud jamais enregistré sur Terre : 19,5 °C à travers le globe, selon les données de l’agence européenne Copernicus.

« Sans fleurs, il n’y a pas d’olives, et sans olives, il n’y a pas d’huile »

Une température digne du mois d’août. Un événement « qui a coïncidé avec la floraison » des oliviers, a alors expliqué Rafael Pico, directeur de l’ association des producteurs et exportateurs Asoliva. Ce dernier craint de voir les fleurs se tarir. Mais « sans fleurs, il n’y a pas d’olives, et sans olives, il n’y a pas d’huile », a-t-il ainsi déclaré.

Pour l’Espagne, qui produit 50 % de l’huile d’olive mondiale, avec près de 3 milliards d’euros d’exportations par an, la sécheresse est préoccupante. Alors que le secteur se remet d’une campagne 2022-2023 catastrophique !

Les réserves d’huile d’olive deviennent insuffisantes

En effet, suite aux deux mauvaises récoltes, les réserves de l’or vert de la Méditerranée deviennent alors insuffisantes.

En mois d’août, l’Espagne et l’Italie estiment alors une baisse de production respective de plus de 70 % à 40 %, selon les chiffres de l’étude de France AgriMer, « Conjoncture huile d’olive ». La mise en garde des filières oléicoles est claire. En effet, une pénurie d’huile d’olive dans les rayons risquerait d’arriver en automne.

À noter qu’en France, depuis janvier 2022, le prix de l’huile d’olive a augmenté, en moyenne, de 30 %.

Par conséquent, la production mondiale d’huile d’olive devrait chuter de 23 % par rapport à la campagne précédente.